- Liberté - Egalité - Fraternité ...

selon Voltaire ...

Avertissement

Voltaire était-il plus grand écrivain que philosophe ? Ou inversement … ? La question n'est pas tranchée, ne le sera probablement jamais, et en définitive, est-ce nécessaire ? Tout au plus pourra-t-on constater qu'il s'est davantage consacré à l'art littéraire dans la première partie de sa vie et à la réflexion philosophique dans la seconde... Mais... la littérature -sous toutes ses formes : comédie, tragédie, conte, roman, nouvelle, fable etc-, n'aurait-elle, ne devrait-elle avoir comme seule ambition, seule « utilité » que de distraire, amuser ? Et la philosophie n'aurait-elle, ne devrait-elle avoir comme seule raison d'être que penser, raisonner autour de concepts aussi abscons qu'ennuyeux et réservés aux seuls initiés ? Certainement pas. Et le grand mérite de Voltaire (ce n'est pas le seul) est d'avoir porté à la connaissance, puis à la conscience du plus grand nombre cette possibilité de pouvoir réfléchir, de comprendre les grandes questions humaines. Comme l'avait fait, un siècle plus tôt, Jean de La Fontaine avec la morale. Ce qui n'empêche malheureusement pas, beaucoup trop de « grincheux » encore, de ne voir en Voltaire, ni un écrivain, ni un philosophe...

Dans l'esprit de l'association « République-Avenir », il n'est pas inintéressant de voir comment l'un de nos plus grands penseurs, l'une des figures les plus emblématiques du siècle des « Lumières » considérait les concepts que, bien des décennies après lui, on retrouvera dans le triptyque républicain : Liberté–Égalité–Fraternité. Anachronisme, diront certains considérant qu'il s'agit là d'un non sens ; et en quoi les « lumières d'une vieille barbe » nous éclaireraient-elles diront d'autres ? A cela je répondrais qu'une pendule, même arrêtée donne malgré tout l'heure juste deux fois par jour …

Aussi verrons-nous le regard que portait Voltaire sur deux des trois aspects de la liberté qu'il a traités dans son dictionnaire philosophique, le seul point de vue qu'il avait sur l'égalité ; malheureusement... sur la fraternité, il est resté coi ...

Sa manière de traiter ces concepts renforce cette impression « d'entre-deux », cette forme de mélange des genres que maniaient à merveille les littéraires du XVIII ème siècle ; en outre, la lecture en est parfois rendue moins aisée -au premier abord- en raison de la particularité de certains signes typographiques. Ainsi, la lettre « s » s'écrit-elle (presque) comme un « f » mais en lieu et place du tiret central horizontal, se trouve un point inscrit à gauche. Mais le pli se prend vite... Alors... bonne lecture.

(La reproduction des articles provient

du « Dictionnaire Philosophique », édition de 1785

photo ci-dessous)