Banquet   républicain

 

Le 10 décembre 2016 -à un jour près- date anniversaire de la loi de 1905,

dite de « Séparation des Églises et de l'État » 

l'association « République-Avenir » organisera, à Épron (Calvados) 

un banquet républicain, sur le thème :

 

La Guerre scolaire : la Laïcité en péril. 

 

Les Conférenciers seront M. Guy GEORGES :

 

Instituteur, syndicaliste, (Père ouvrier coutelier)

Secrétaire général de la section départementale du SNI 1964/1970

Secrétaire national du SNI chargé des questions pédagogiques 1970/1976

Secrétaire général du SNI-Pegc jusqu'à sa retraite administrative 1976/1983

Membre de la C.N.I.L. 1984/1989 puis 1992/1994

Conseiller d’État en Service extraordinaire 1988/1992

Membre du Conseil économique et social 1992/1994

Fondateur du projet d'école fondamentale de l 'école maternelle à la classe de 3ème (1971).

Militant pour la laïcité des institutions, particulièrement de l'enseignement.

 

Et auteur de plusieurs ouvrages

La formation des maîtres éd. ESF 1973

Les chemins de l'école éd. Plon 1991

Chronique aigre-douce d'un hussard de la République éd. Romillat 2002

Laïcité, pierre angulaire de la République ou faux nez éd. à l'Orient

La bataille de la laïcité 1944/2004 éd. SUDEL

I majuscule comme Instituteur éd. Bruno Leprince 2011

La guerre scolaire, (en collaboration avec Alain Azouvi) éd. Max Milo 2015

 

et M. Alain AZOUVI, militant de la Laïcité,

 

Diplômes 

HEC (1962) ; doctorat 3ème cycle en droit du travail (1977)

 

Trajectoire professionnelle :

1965-1973 : chargé d’études à la SEDES (Société d’Études pour le Développement Économique et Social). (La SEDES était une filiale de la Caisse des Dépôts, créée en 1962 pour apporter un appui au développement des pays d’Afrique sub-saharienne nouvellement indépendants).

 

1973-1995 : chargé de mission à l’Insee

Travaux Insee :

1973-1980 : chargé d’études à la division Etudes des entreprises

1980-1984 : chef de la section des Industries agricoles et alimentaires (études et statitiques)

1988-1989 : chef de la section Comptes de l’industrie

1989-1995 : chef de la division Coopération statistique

Mis à disposition :

1984-1986 : Service agricole du Commissariat Général du Plan

1986-1988 : économiste au PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) : Mali, Guinée-Conakry, Mauritanie

1995-1999 : directeur adjoint du CEE (Centre d’Études de l’Emploi)

 

Retraité en octobre 1999

 

1999-2004 : expert indépendant. Domaine « Analyse et construction de systèmes statistiques ».

 

Sur le sujet, co-auteur (en collaboration avec Guy Georges) de « La guerre scolaire », éd. Max Milo 2015


 

 

 

 

INTRODUCTION

 

Il s'agit d'une guerre contre l'école républicaine dont on se propose de rappeler les éléments. Loin d’être éteinte, elle est toujours d’actualité. Cette guerre est d'abord et surtout une guerre idéologique, politique, dont l'enjeu, comme toujours, est la formation de la jeunesse. On sait depuis des siècles que l’organisation scolaire induit celle de la société.

Le cheminement du livre a donc été de détecter comment cette guerre perdure et sous quelles formes. On en a distingué deux principales : le dénigrement de l’école publique et les manœuvres pour l’empêcher de se développer ; une propension à favoriser l’enseignement privé catholique jusqu’à transgresser les lois qu’il a lui-même promues.

Un peu d’histoire : après l’épisode révolutionnaire et le projet d’éducation républicaine de Condorcet, le camp des partis conservateurs alliés à l’Église catholique a, au long du XIXème siècle, balayé ces ambitions. Le ministre « libéral » Guizot : « il faut pour que cette instruction soit vraiment bonne et socialement utile, qu'elle soit profondément religieuse. »

De même, le porte-parole du parti monarchiste, M. de Montalembert, au cours de la discussion de la loi Falloux (1850) : « Je dis qu’aujourd’hui le curé, le clergé en général représente l’ordre, même pour ceux qui ne croient pas ». La loi Falloux sera votée le 15 mars 1850.

En mars 1882, la loi Ferry marque la séparation de l’école et des églises. Le parti clérical et l’Église catholique se dressent contre elle dès son adoption comme ils le feront contre la loi de Séparation de 1905.

Les accords Lang-Cloupet de 1992 entendaient régler le contentieux financier entre l’État et l’enseignement catholique. Auraient-ils scellé la fin du conflit, comme l’avançait alors L’Express, qui saluait « l’accord historique qui met fin à la guerre scolaire. » ? Lourde erreur ou profonde naïveté : exemple, cette déclaration du président de l’association « SOS Éducation », M. Larmann, le 17 septembre 2005, selon qui il faut faire en sorte que « l’éducation nationale se trouve menacée dans sa survie par la concurrence d’un grand service éducatif libre1. »

Au jour le jour, même si une sorte d’omerta l’enveloppe, est la guérilla que mènent, contre toutes les dispositions légales en vigueur, des municipalités ou autres entités locales pour refuser l’ouverture d’écoles publiques, réclamées par des parents dans leur commune où ne fonctionne que l’enseignement privé.

Autre approche, ce que nous avons nommé « la guerre de l’Église en mission » : le « Nouveau statut de l’enseignement catholique » publié en juin 2013, est un véritable défi à la République laïque et une transgression insolente des contrats signés par les établissements d’enseignement privés.

Autre mensonge exemplaire, l’utilisation biaisée du texte de loi dit « projet Savary », laquelle servit d’alibi à une prétendue défense de la liberté de l’enseignement, le 24 juin 1984. Cette guerre ouvre la voie à la dérive communautariste.

Le parti clérical a trouvé jusqu’ici un moyen efficace de préserver la situation privilégiée qu’il a construite au bénéfice de l’enseignement catholique, c’est d’accuser d’agression guerrière toute velléité d’en remettre en question un aspect. Comme par automatisme, les tenants de « l’école privée », relayés par de nombreux médias et les partis et mouvements cléricaux agitent alors le spectre de la « guerre scolaire ». Tant et si bien qu’à la longue le citoyen de bonne foi en vient à se demander s’il n’y aurait pas quelque vérité derrière ces alarmes et cette insistance.

Le mieux, donc, avons-nous pensé, est de commencer par le commencement, c'est-à-dire par prendre au sérieux les craintes affichées et d’exposer, sans parti-pris, les faits et les comportements de terrain qui pourraient en rendre compte et les valider, ou pas. Notre ouvrage n’est ni un pamphlet, ni un procès anti-religions. Mais il entend mettre en lumière ce que, depuis des années taisent les décideurs, les partis politiques notamment, et qu’occultent les médias : la guerre scolaire que subit l’école de la République.

Guy GEORGES

Alain AZOUVI

1 Cité in Eddy Khaldi, Muriel Fitoussi, Main basse sur l’école publique, Editions Demopolis, 2005.

 

La collusion des "anti", 

collusion au vrai sens du terme, des anti-républicains, anti-dreyfusards, anti-franc-maçonnerie ; 

la collusion des cléricaux, des nostalgiques de l'ancien régime, des banquiers ; 

la collusion des hostiles aux idées des Lumières, au progrès, à la raison, à la science, à la liberté de conscience ;

la collusion des forces ultra nationalistes, réactionnaires...

cette collusion n'a jamais cessé, depuis la Révolution Française -pour ne pas remonter plus loin- de se dresser contre la marche de l'Histoire, du progrès... 

Et l'un des symboles les plus emblématiques de ce progrès, de la libération des consciences, de la formation du citoyen, libre et éclairé, est l'école de la République, l'école laïque. Dégagé de tout dogme, le citoyen est, en conscience, capable de se forger par lui-même une opinion qui procède de la raison, de ne pas s'inféoder à une croyance qui lui est imposée.  C'est le rôle de l'école de former un tel citoyen. On comprend mieux pourquoi, tous ceux mentionnés ci-dessus s'y sont toujours farouchement opposés !

 

Ci-dessus, caricature de l'hebdomadaire

"La Bastille", périodique anti-maçonnique

qui parut de 1902 à 1915.

 

 

 

 

Ci-dessous, reproduction de << La Guerre scolaire >> (Editions Max Milo) ;

très documenté, fouillé, méthodique, fournissant de nombreuses informations

 incontestables, parce qu'officielles, ce document est à mettre 

entre toutes les mains. 

Et surtout...à méditer..!

 

Cet ouvrage démontre brillamment comment -entre autre- de reniements en reculades, tous les gouvernements successifs céderont aux exigences du parti clérical ; jusqu'à nos jours... alors même que la commission des finances de l'Assemblée Nationale avait voté la suppression à compter du 1er avril 1945, de toute subvention aux écoles privées. Ce livre montre aussi comment le parti clérical, patiemment, mais avec insistance arrive à ses fins ; au détriment de l'école de la République ...

 

 

Présentation succincte de la conférence

 

 

Pour argumenter leurs propos, les conférenciers reprendront quelques-uns des thèmes qu'ils ont développés dans leur ouvrage, « La Guerre scolaire » qui peuvent (très) brièvement se résumer ainsi :

 

1) C'est une guerre d’hier… mais également d’aujourd’hui que subit l’école de la République dans laquelle les deux camps ne sont pas à égalité.

 

2) C'est une guérilla incessante et biaisée dont, par la transgression des lois actuelles, l'objet est d'empêcher le développement de l'enseignement public tout en favorisant celui des établissements privés catholiques.

 

3) C'est une guerre financière : depuis la Libération, tous les gouvernements successifs ont cédé aux exigences cléricales jusqu'à ce qu'aujourd'hui, l’État, par l'impôt de tous assure le financement intégral -donc la gratuité, comme pour les écoles publiques-, du fonctionnement des établissements privés. Coût annuel : 11 milliards d'euros !

 

4) C'est une guerre missionnaire de l'église catholique qui, en contradiction avec les contrats que passent ses établissements avec l’État, entend clairement s'affirmer en tant que « structure civile et institution chrétienne » dont le lien avec l’Église « lui donne mission de témoigner auprès de tous les jeunes de la vérité vivante de la révélation chrétienne ».

 

5) C'est une guerre de sape qui entend démanteler le secteur public pour lui substituer des écoles privées religieuses, régionales, de regroupements sociaux, voire politiques, prises en charge par l’État (législation actuelle), cette démarche initiant dès l'enfance une organisation communautariste de la Nation !

 

6) C'est une guerre de l’outrance et du mensonge : déclenchée dès la création de l'enseignement laïque en 1882 sur les mêmes thèmes -les livres scolaires, la calomnie avec la prétendue théorie du genre-, qui ont eu récemment un regain d'actualité. Cette attitude révèle en réalité une entreprise méthodique de démolition de la République « indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

 

7) C'est une guerre philosophique : déjà en 1929, le pape Pie XI déclarait que « l’éducation appartient d’une manière suréminente à l’Église. » Point de vue daté ? Pas du tout : Radio Vatican, le 19 mai 2014, rendant compte du Congrès conjoint entre les évêques et le Comité Européen pour l'Enseignement Catholique disait : « L'enseignant catholique est au cœur de l'action éducative et missionnaire de l’Église …/...Il est possible aujourd'hui d'être une communauté scolaire, à condition qu’elle soit fondée sur Jésus-Christ ».

 

En guise de conclusion :

la laïcité est un combat permanent.

 

En France, chacun développe à bon droit les idées auxquelles il croit. Le problème n’est donc pas d’abord dans l’activisme de l’Église catholique mais en face : d’une part, dans la passivité des élus et gouvernants qui font pourtant profession de foi laïque, d’autre part dans la multiplicité des chapelles et ratiocinations de tous ces laïques qui ne peuvent concevoir la laïcité qu’à leur aune exclusive. Chez les catholiques au contraire, on s’organise... et on avance....

 

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