Ernest Renan, dans une conférence retée célèbre prononcée à la Sorbonne, le 11 mars 1882, prend parti dans le débat académique sur la nation. Il s'exprime dans un climat plus serein que celui qui avait conduit Fustel de Coulanges à prendre la plume en octobre 1870, (*) mais pour autant le conflit franco-allemand ne saurait être oublié. Renan exprime ici de manière particulièrement claire, dans un texte devenu classique, la conception française de la nation, volontariste, avec la fameuse formule : « un plébiscite de tous les jours ». Et il rejette avec vigueur les arguments, raciaux notamment, favorables à la conception objectiviste (et conquérante) de l'Allemagne d'alors. Ce texte reste d'une étonnante actualité...
(*) Voir réponse de Fustel de Coulanges à Mommsen, professeur à Berlin suite à un article de ce dernier « L'Alsace est-elle allemande ou française ? ».
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Ernest RENAN, né à Tréguier (Côtes du Nord) en 1823 – décédé à Paris en 1892
philosophe, historien, écrivain,
éminent philologue, parfait connaisseur des langues sémitiques.
Professeur au Collège de France – Grand Officier de la Légion d'Honneur
(photographie d'Adam Salomon – années 1870)